On a parfois l’impression que certain-e-s veulent absolument brosser papa Freud dans le sens du poil !
Tuer le père
A la place de D&D nous aurions pu avoir Empire of the Petal Throne, mais EOPT, ca sonnerait moins bien non comme grand ancien ? Il y a eu un peu une course à la publication dans ses âges sombres et obscurs de la révolution de la pop culture.
Car le Jdr n’est pas un hobbie ou une activité parmi d’autres. le Jdr est une révolution culturelle. Et D&D est la source féconde qui a alimenté l’intégralité de la pop culture depuis. Si Jackson a pu faire son Seigneur des Anneaux c’est parce que D&D avait créé un climat qui invitait le cinéma à investir suffisamment (comme cela n’avait pas pu être le cas avec la première adaptation en dessin animé, pas même réellement achevée), et si GoT a si bien fonctionné c’est d’une parce que Martin a joué a D&D, même s’il a ensuite créé son propre ‹ clone › et parce que la pop culture est imbibée de Fantasy, du fait du Jdr, au premier rang desquels D&D…
Certes la source avait reçu des écoulements d’eau de la montagne, pas seulement le SdA ou la terre mourante (qui est s’écrit en même temps que D&D) mais aussi et surtout Conan, Le cycles des épées, Elric le nécromancien… Mais c’est le JdR qui en a fait une expérience plus sensible, plus prégnante que de la simple littérature.
Et pourquoi D&D est-il resté une référence ? Plutôt que Cthulhu ou Vampire, (et pourquoi pas également Star trek ou Star Wars, ou tout traveller pour la SF de TSR)
Le problème a été effleuré, le Mythe réduit considérablement l’ouverture de l’imaginaire. On peut faire de l’horreur dans D&D, du Dark, du merveilleux, du burlesque, à peu près tout y est possible. Dans Cthulhu on fait du Mythe.
Cthulhu a été le second grand jeu ! Le second Grand Ancien ! Car il était plus limité. Même si le plaisir de jeu était immense, cela n’atteignait pas, pour moi et celles et ceux que j’ai rencontré les plus hauts sommets de medfan, dans D&D.
Et D&D, malgré ce qu’on en dit, l’emportait en simplicité et jouabilité sur les autres medfan ! T&T, Runequest, Rêve de Dragon, JRTM, etc.
Stormbringer avec son système Chosium (Cthulhu : %) était simple mais avec un univers particulier, trop singulier, et noir… Et puis on pouvait tout à fait jouer dans cet univers avec les règles de D&D. Dès lors pourquoi accumuler des jeux avec leurs système propres ? Si ce n’est pour les obsessionnels compulsifs de l’accumulation… Les collectionneurs
Vampire, lui, souffrait de plus. Cthulhu par exemple permettait déjà largement, avant l’apparition de Vampire de jouer des vampires dans un monde contemporain. Vampire était de fait un jeu de niche, de distinction sociale pour des Mj et joueurs joueuses voulant se particulariser. Je comprends alors que pour certain-e-s de celles et ceux qui sont parfois venu-e-s au jdr par Vampire au début des années 90, ce devrait être la référence… Problème d’Ego ! Vampire n’apporte en réalité rien d’original au Jdr mais correspond à une étiquette, au gothique qui s’étend alors. Mais ce n’est qu’une Dark fantasy moderne qui doit beaucoup à l’essor de la Fantasy que D&D a déjà bien avancé à l’époque depuis plus de 15 ans. (Ravenloft est d’abord un scénario, bien avant de devenir un monde en soi de D&D)
Que D&D continue de révolutionner le JdR ?
Pou moi il y a eu révolution avec D&D (et en réalité avec tout ce qui paraît en JdR avant 78 en fait), mais depuis, il n’y a plus qu’évolutions…
Et les « évolutions » successives dans le JdR sont des plus en plus microscopiques, se donnant des postures, pour créer le buz, ou par le charisme de x ou y, ou de bonnes campagnes de promo à but lucratif… Car il y a surtout des modèles économiques traditionnels à faire tourner, donc des nouveautés à sortir, à faire prendre pour des innovations… Des individus qui cherchent des places, des postes, de la reconnaissance, à vivre de leur loisir préféré, à faire parler d’eux, d’elles (qui à l’heure actuelle n’est pas créateur, créatrice ?) etc.
On peut multiplier les jeux de rôle à l’infini, comme la production littéraire qui a explosé. Au final les meilleurs livres restent les plus lus, et parfois ce sont de grands anciens car ils sont simplement indépassables.
Pour le Jdr c’est même un mécanisme à mon sens plus particulièrement fort. Parce que le contenu est re-créé à chaque partie. Pour filer l’analogie avec la production littéraire, D&D est plus proche d’être l’un des formats du livre plus qu’une histoire ou un livre singulier. On peut avoir besoin de quelques formats différents mais pas d’un million… La diversité peut valoriser des petites communautés, faire vivre ou vivoter quelques passionnés, flatter des Ego, etc. mais l’immense majorité préféreront un bon format qui va bien et dans le cadre duquel ils peuvent écrire / jouer leurs histoires, développer leur jardin d’amitiés. Et D&D est le format le plus ouvert, le plus solide, et avec la thématique la plus romanesque (medfan).
GURP avait essayé d’être un format de règle unique pour jouer tous les thèmes mais cette rigidité non plus ne correspond pas aux attentes du plus grand nombre.
D&D restera probablement inamovible, comme le codex in quarto…!