Donjons & Dragons fait-il mal au JDR?

Perso je dirais que c’est tout l’inverse. D&D5 fait beaucoup (vraiment beaucoup) de bien au JDR. Je ne rentrerai pas dans le débat « bonne » ou « mauvaise » mécanique. Mais je m’arrêterai sur les résultats : Grâce à D&D des milliers de joueurs et de joueuses dans le monde ont découvert le JDR. Le JDR n’a jamais été aussi Hype. Et les « influenceurs » dans le domaine (Critical Role) ne s’empêchent pas du tout de faire de la pub pour, par exemple, Monster hearts… De plus la politique éditorial et de com de Wizard participe très pro activement a sortir de la JDR du l’image cliché du mec-sis-genre-blanc-puceau ™…
Fini le bikini cotte de maille, on voit des femmes noires en power stance et dans au moins deux campagnes que j’ai lu, il y a des PNJ gay. Leur sexualité étant évoquée de la manière la plus saine qui soit : Sans en faire tout un flan, juste ils aiment quelqu’un du même sexe qu’eux… point.

Bref D&D reste la porte d’entrée la plus importante dans le JDR et je suis sur que les joueurs et joueuses qui commencent par là sont capables de chercher plus loin que le bout de leur nez et de découvrir plein d’autres jeux et manières de jouer au JDR.

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Ah oui, tu parles de la campagne de communication engagée par Wizards pour rendre D&D plus inclusif. Le sujet a déjà fait couler beaucoup d’encre (ou de pixels) sur les réseaux quant à leurs motivations. Tout ce qu’on peut dire, c’est que Wizards (et D&D par extension) cherche à être en accord avec la mouvance actuelle.

Bien ou pas bien pour le JDR ? Ça dépend de l’intention et du point de vue. À mon avis c’est avant tout une histoire d’image. Dans les années 80, le bikini chainmail faisait vendre parce que ça touchait le public visé : le mec-sis-genre-blanc-puceau ™. Aujourd’hui cette cible n’existe plus alors Wizards s’adapte.

Au final, je pense que D&D ne fait ni du mal ni du bien au JDR. L’image du JDR est celle qu’on veut bien refléter nous-même. D&D n’est que le prisme par lequel la lumière est plus intense avec un rayonnement large spectre (jeux, romans, chaînes youtube, séries télé, etc).

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J’ai longtemps été un ennemi chevronné de DONJONS & DRAGONS, considérant que ce n’était pas vraiment un jeu de rôle au sens « moderne » du terme, mais plutôt une sorte de bâtard biscornu issu tout autant du poussage de figurine que du roleplay… Ainsi, même si j’ai toujours apprécié Donj’, je ne le considérais pas comme « l’égal » des autres jdr que je pratiquais, et je trouvais qu’il donnait à l’ensemble du jdr une réputation réductrice de « jeu de plateau avec un peu de roleplay dedans ».

Avec le recul, je me dis que je n’ai pas su voir le positif où il était. D&D a été une porte d’entrée pour tellement de rôlistes, et notamment tellement d’auteurs de jdr géniaux, que rien que pour ça, on se doit de remercier son existence ! Ensuite, je pense que c’est une vraie prouesse d’avoir su garder une communauté de joueur aussi longtemps, et de fait, ça force le respect.

Et justement, je pense que c’est cette communauté qui donne au jeu sa légitimité d’exister encore. Voir tant de gens, faire tant de projets cool autour de ce jeu, c’est juste grisant ! (perso, je suis fana de PUGMIRE et de tout ce qui est développé par la communauté du jeu !)

Si un jdr est capable de générer ça, il ne peut qu’être positif au jdr ! :slight_smile:

Et puis, si certains aiment bien jouer avec des classes de perso, des niveaux de sorts, des déplacement de figurines et des tables de loot, après tout, pourquoi pas : tant qu’on s’amuse, c’est que le jeu est bon ! :slight_smile:

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On a parfois l’impression que certain-e-s veulent absolument brosser papa Freud dans le sens du poil !

Tuer le père :joy:

A la place de D&D nous aurions pu avoir Empire of the Petal Throne, mais EOPT, ca sonnerait moins bien non comme grand ancien ? Il y a eu un peu une course à la publication dans ses âges sombres et obscurs de la révolution de la pop culture.
Car le Jdr n’est pas un hobbie ou une activité parmi d’autres. le Jdr est une révolution culturelle. Et D&D est la source féconde qui a alimenté l’intégralité de la pop culture depuis. Si Jackson a pu faire son Seigneur des Anneaux c’est parce que D&D avait créé un climat qui invitait le cinéma à investir suffisamment (comme cela n’avait pas pu être le cas avec la première adaptation en dessin animé, pas même réellement achevée), et si GoT a si bien fonctionné c’est d’une parce que Martin a joué a D&D, même s’il a ensuite créé son propre ‹ clone › et parce que la pop culture est imbibée de Fantasy, du fait du Jdr, au premier rang desquels D&D…
Certes la source avait reçu des écoulements d’eau de la montagne, pas seulement le SdA ou la terre mourante (qui est s’écrit en même temps que D&D) mais aussi et surtout Conan, Le cycles des épées, Elric le nécromancien… Mais c’est le JdR qui en a fait une expérience plus sensible, plus prégnante que de la simple littérature.

Et pourquoi D&D est-il resté une référence ? Plutôt que Cthulhu ou Vampire, (et pourquoi pas également Star trek ou Star Wars, ou tout traveller pour la SF de TSR)
Le problème a été effleuré, le Mythe réduit considérablement l’ouverture de l’imaginaire. On peut faire de l’horreur dans D&D, du Dark, du merveilleux, du burlesque, à peu près tout y est possible. Dans Cthulhu on fait du Mythe.
Cthulhu a été le second grand jeu ! Le second Grand Ancien ! Car il était plus limité. Même si le plaisir de jeu était immense, cela n’atteignait pas, pour moi et celles et ceux que j’ai rencontré les plus hauts sommets de medfan, dans D&D.
Et D&D, malgré ce qu’on en dit, l’emportait en simplicité et jouabilité sur les autres medfan ! T&T, Runequest, Rêve de Dragon, JRTM, etc.
Stormbringer avec son système Chosium (Cthulhu : %) était simple mais avec un univers particulier, trop singulier, et noir… Et puis on pouvait tout à fait jouer dans cet univers avec les règles de D&D. Dès lors pourquoi accumuler des jeux avec leurs système propres ? Si ce n’est pour les obsessionnels compulsifs de l’accumulation… Les collectionneurs :wink:

Vampire, lui, souffrait de plus. Cthulhu par exemple permettait déjà largement, avant l’apparition de Vampire de jouer des vampires dans un monde contemporain. Vampire était de fait un jeu de niche, de distinction sociale pour des Mj et joueurs joueuses voulant se particulariser. Je comprends alors que pour certain-e-s de celles et ceux qui sont parfois venu-e-s au jdr par Vampire au début des années 90, ce devrait être la référence… Problème d’Ego ! Vampire n’apporte en réalité rien d’original au Jdr mais correspond à une étiquette, au gothique qui s’étend alors. Mais ce n’est qu’une Dark fantasy moderne qui doit beaucoup à l’essor de la Fantasy que D&D a déjà bien avancé à l’époque depuis plus de 15 ans. (Ravenloft est d’abord un scénario, bien avant de devenir un monde en soi de D&D)

Que D&D continue de révolutionner le JdR ?
Pou moi il y a eu révolution avec D&D (et en réalité avec tout ce qui paraît en JdR avant 78 en fait), mais depuis, il n’y a plus qu’évolutions…
Et les « évolutions » successives dans le JdR sont des plus en plus microscopiques, se donnant des postures, pour créer le buz, ou par le charisme de x ou y, ou de bonnes campagnes de promo à but lucratif… Car il y a surtout des modèles économiques traditionnels à faire tourner, donc des nouveautés à sortir, à faire prendre pour des innovations… Des individus qui cherchent des places, des postes, de la reconnaissance, à vivre de leur loisir préféré, à faire parler d’eux, d’elles (qui à l’heure actuelle n’est pas créateur, créatrice ?) etc.
On peut multiplier les jeux de rôle à l’infini, comme la production littéraire qui a explosé. Au final les meilleurs livres restent les plus lus, et parfois ce sont de grands anciens car ils sont simplement indépassables.
Pour le Jdr c’est même un mécanisme à mon sens plus particulièrement fort. Parce que le contenu est re-créé à chaque partie. Pour filer l’analogie avec la production littéraire, D&D est plus proche d’être l’un des formats du livre plus qu’une histoire ou un livre singulier. On peut avoir besoin de quelques formats différents mais pas d’un million… La diversité peut valoriser des petites communautés, faire vivre ou vivoter quelques passionnés, flatter des Ego, etc. mais l’immense majorité préféreront un bon format qui va bien et dans le cadre duquel ils peuvent écrire / jouer leurs histoires, développer leur jardin d’amitiés. Et D&D est le format le plus ouvert, le plus solide, et avec la thématique la plus romanesque (medfan).
GURP avait essayé d’être un format de règle unique pour jouer tous les thèmes mais cette rigidité non plus ne correspond pas aux attentes du plus grand nombre.
D&D restera probablement inamovible, comme le codex in quarto…!

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