Les pannes, ce fléau

Parfois, ça arrive. C’est pas facile d’en parler mais ça arrive.
Les regards sont braqués sur toi, tu te met la pression car tu veux être à la hauteur, montrer que tu es digne de ta réputation ou préserver ton estime de soi.
Et la ça vient pas, ça veut pas.
Tu fais pourtant tous les efforts possible pour te dresser contre ça mais tu sens déjà les regards inquisiteurs sur ton impuissance.
Et tu sais plus tu vas essayer, plus ça va bloquer. Ça ne t’empêche pas d’essayer.

Je vous propose donc de parler sans tabou des pannes d’inspirations.
Vos techniques pour y parer.
Vos méthodologies pour élaborer un scénario.
Vos tips pour être toujours prêt et d’attaque.

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Je trouve qu’une bonne méthode pour éviter les pannes d’inspirations est de toujours garder du contenu inspirant à portée de main : descriptions brèves mais évocatrices, listes de noms, tables aléatoires, images… On pioche dedans rapidement et hop ! C’est reparti.

Sinon, il y a toujours la solution de demander aux autres joueurs : c’est un des principaux intérêts du jeu de rôle que de pouvoir s’appuyer sur les autres pour aider son imaginaire. Même quand ça sort du cadre de la répartition de la narration telle que définie par le jeu, les autres joueurs sont en général ravis d’aider.

Et si vraiment ça va pas, le mieux est probablement encore de demander une pause, le temps de reprendre ses esprits ^^.

Pour ce qui est de l’élaboration d’une aventure, c’est une question assez vaste. Je sais que j’adopte des méthodologies très différentes suivant qu’il s’agisse d’un one-shot, d’un début de campagne ou d’une suite de campagne, par exemple. La première étape serait alors peut-être de déterminer ce que tu vises avec cette aventure, quel est l’objectif.

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@Whidou a bien résumé les choses !

  1. Utiliser des outils : tables aléatoires, listes, images, etc.

  2. Préparer à l’avance quelques descriptions selon les lieux (voir DW et l’excellent En Terres Sauvages). Il faut penser à tous les sens, ça permet de varier les descriptions, d’éviter le “vous voyez ça, vous voyez ceci, vous voyez cela”.

Exemple un quartier marchand :

  • Des marchands crient dans une langue inconnue
  • Les passants sont au coude-à-coude
  • Une douce odeur d’épice vous arrive au nez
  • Le soleil traverse les toiles qui couvrent le marché
  1. Ne pas hésiter à demander aux joueurs ! En ajoutant un petit quelque chose à leur question :wink:

Joueur : “Il resemble à quoi le tavernier ?”
MJ : “Euuuh, bah dis moi, il ressemble à quoi le tavernier ? Qu’est-ce qui le rend terrifiant ?”

  1. En dernier recours : et soudain des orcs ! Balance leur le danger le plus immédiat possible au visage. Tu avais prévu un groupe de gobelin quelques mètres plus loin ? Et bien utilise ce blanc pour les faire débouler ! Et pendant que l’équipe se sort du pétrin, tu as le temps de réfléchir à la suite !
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Avoir du bon matériel, c’est essentiel. (Dixit l’homme qui utilisais des catalogues Ikea pour générer les noms de ses personnages aléatoirement).

Mais vous ne vous perdez pas avec tout ca sur la table ?
Ca perturbe pas la fluidité du jeu ?

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J’ai vu pas mal de façons de fonctionner différente selon les joueurs. Moi j’ai une petite pile de bouquins fermés, si possible sur une petite desserte plutôt que sur la table, et je me sers dedans au besoin. J’utilise un livre adapté à la situation de jeu quelques minutes, puis le je repose, j’en prends un autre… il y a beaucoup de va et vient.

Les listes de noms je les ai généralement copiées à la main par avance sur une feuille de notes, en laissant assez d’espace entre chaque pour noter de brèves descriptions des PNJ créés en cours de jeu.

Sur cette même feuille de notes, j’ai aussi l’intitulé de la séance, un objectif/thème éventuel à garder en tête, quelques idées intéressantes que j’ai eu dans le bus avant de venir, et assez de place pour noter tout ce qui sera important pendant la partie : plan de table, événements, ordre de tour…
Lorsque je mène une intrigue qui commence à être complexe, je me fais une carte relationnelle sur une seconde feuille de notes à côté.

Pour ce qui est des images, je les garde dans une pochette, pour pouvoir les consulter discrètement en relevant le rabat cartonné, puis je les met au centre de la table dès qu’elles interviennent en jeu.

Tout ça est rapide à utiliser… À condition de ne pas attendre d’être au milieu de la partie pour découvrir le contenu des livres. Il n’est pas forcément nécessaire de lire chaque entrée de chaque table aléatoire, mais les passer en revue par avance aide beaucoup à se repérer rapidement, et permet d’identifier des idées intéressantes pour les garder en tête une fois en jeu.

Si le bouquin est bien fait, y trouver de l’inspiration est quasi-instantané, juste en lisant quelques mots. Si par contre tu tombes sur un auteur verbeux qui utilise des paragraphes à rallonge pour transmettre l’univers de jeu, ce n’est même pas la peine de s’encombrer de ce livre à table.

Pour les noms ya Fantasy Name Generators bien sûr! ^^

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J’ai pendant longtemps utilisé un catalogue IKEA pour générer mes noms de Fantasy.
Maintenant, je passe par une appli téléphone ou le Fantasy name generator.

Je passerais sur la foi ou j’ai utilisé mon fils nourrisson pour bruiter un monstre dans Eclipse Phase.

Pour m’aider à générer des situations j’utilise pas mal les listes du Grumph (loué soit son nom de baptême). Je dois mal m’y prendre car cela ne ralentit pas mal le rythme de mes parties. Ou encourage mes joueurs à la dispersion. N’hésitez pas à me faire part de vos conseils sur le sujet.

Mais depuis très peu j’essaie de m’appuyer sur des cartes de tarot Thot. Une version goodies de persona 4 car je ne suis pas porté sur la divination mais plus sur les jeux vidéo.
Ça marche pas mal, si vous avez un doute sur la forme d’un move à employer, une situation ou les prédisposition d’un personnage. Tirez une carte.

Exemple : je décide de « Renvoyez-leur leurs propres actions à la figure. » mais je me sent fébrile.
Je tire une carte. La tour « qui annonce des accidents ». Parfait le PNJ à qui on a demandé de fuir se fait percuter par une voiture.

Pour générer une situation plus complexe je tire 3 cartes.

Une pour les origines, une pour ce qui se passe actuellement, une pour ce qui va se passer.
Ou une pour les origines, une pour un passé récent, une pour la situation actuelle.

Puis niveau ambiance ca claque !

Photo non constractuelle mais j’y bosse

Qu’est-ce ? :thinking:

Pour ma part, pour gérer les situations difficiles j’ai toujours en tête un conseil tiré de “Play Unsafe” de Graham Walmsley : “Be obvious”, à une situation donnée, la possibilité qui nous semble la plus évidente, qui nous vient directement à l’esprit, est souvent une bonne solution, et paraîtra paradoxalement originale pour les autres.

Je pense que tout le monde ici doit avoir ce bouquin sur sa table de chevet :stuck_out_tongue:

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John Grümph est un auteur de JDR français qui a participé à populariser les listes et tables aléatoires chez les rôlistes francophones, avec des jeux comme par exemple Dragon de Poche ou nanoChrome, qui en contiennent à foison en lieu et place d’une description précise d’un univers immuable.

Par exemple, dans Dragon de Poche², il y a des listes de prénoms, de noms d’auberges, de compagnies mercenaires, de noms de villes…

Ça dépend des tables, mais je sais que je joue souvent avec des joueurs qui ont du mal à retenir les noms inventés sans les déformer, alors je prend souvent des listes de noms terriens pour nommer les PNJ. J’utilise généralement Behind the Name pour ça : je trouve la fonction de sélection des langues pratique.

Comment procèdes-tu pour utiliser ces listes ? Quelle étape te fait perdre du temps ?
Quand je veux piocher dans une liste, je procède comme ceci : j’attrape le bouquin, je l’ouvre au petit signet que j’ai inséré au préalable pour garder la position des listes intéressantes, je lis à voix haute le premier élément de la liste sur lequel tombe mon regard, je referme le bouquin. Les seuls moment qui peuvent être longs c’est si je me montre difficile et lis plusieurs lignes de la liste avant d’en choisir une, ou si j’ai trop de signets et que je me perds dans le livre.

Un conseil assez universel que j’aurais pour fluidifier les parties est d’anticiper : si je vois que le groupe arrive en ville en fin d’après-midi, je cherche un nom d’auberge pendant qu’ils se disputent sur la meilleure façon d’aborder les gardes. S’ils se rendent à la bibliothèque, je tire les noms d’ouvrages pendant qu’ils taillent bavette avec l’archiviste. Ça évite de casser le rythme en s’interrompant en milieu de phrase pour inventer la suite.

Ta méthode de tarot me semble très bien. Bon, il faut retenir la symbolique, mais une fois que c’est fait, ça roule ^^.

Merci camarade pour les conseils.
En effet @Whidou , je gérais mal mon temps.
Je n’anticipais pas et je me perdais dans les listes.
La prochaine fois je essayer ta façon de faire.

Les cartes de tarots est encore une méthode a éprouver.
J’ai essayé ca ce WE sur ma première partie de Monster Heart.

Je n’ai pas lus “Play Unsafe” @Orsu .
Une traduction dans la langue de Carlos est elle disponible ?

Malheureusement, il me semble que non. Cela dit je ne suis pas particulièrement bon en anglais et je l’ai trouvé relativement accessible.
Dans les ouvrages français on voit cité “la bible du meneur” qui est apparement introuvable ^^" et “Dirty MJ” qui est lui disponible en français sur black book editions, mais je ne ne sais pas ce qu’ils valent.

Personnellement, je trouve que Réalité augmentée est top pour ça, qu’on soit en panne sèche totale ou qu’on ait juste besoin d’une béquille sur le moment pour aider à retrouver l’inspi. Ca permet d’enrichir une description, d’improviser une intrigue, une mission, ou de tirer n’importe quoi sur une table aléatoire et que ce tirage devienne son propre scénario.
C’est tellement bien que je l’ai traduit et édité (full disclosure :wink: ) mais j’ai souvent pensé à l’adapter à d’autres contextes. A la base c’est pour du cyberpunk mais je me dis qu’en med-fan par exemple, ça serait utile ou en Lovecraft. J’ai vu par exemple que dans Spire: The City must fall, il y avait en annexe quelques tables très fortement inspirées par Réalité augmentée.

J’avais aussi beaucoup aimé les oracles d’In a Wicked Age à tel point que j’en avais proposé une version sword & sorcery lorsque Swords without Master était ressorti dans La Caravelle.
Je vous mets un lien vers le random generator qui donne des oracles, dont en premier ceux tirés d’In a Wicked Age, mais il en existe de toutes sortes, pour plein d’univers/jeux différents: http://www.random-generator.com/index.php?title=In_a_Wicked_Age. Là aussi, super inspirant: j’aime beaucoup la manière dont est formulé chaque tirage.

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Très intéressant. J’ai tendance à redouter les pannes d’originalité plus que les pannes d’inspiration. Je vais souvent pouvoir me sortir d’un manque d’inspi avec une proposition qui est un cliché du genre qu’on joue (on se raccroche à ce qu’on peut…) mais c’est frustrant.
Cependant ton commentaire me fait penser qu’il y a parfois un décalage entre notre niveau d’exigence et celui de la table :thinking:

J’ai un tarot de la Nouvelle-Orléans dont je comptais me servir comme inspiration à la création de perso et en cours de partie, mais pas eu l’occasion de faire jouer cette campagne. Ca me parait en effet un moteur d’inspiration excellent, surtout que la symbolique de chaque carte n’est jamais univoque et ouvre plein de possibilités.

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Bien que n’ayant pas testé, en vous lisant, je me disais que les cartes du jeu mysterium pourraient aider un MJ en panne d’inspiration.
Elles sont plutôt suggestives.

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Celles de When I Dream et de Codname Images sont pas mal aussi dans ce genre. Et éventuellement celles de Dixit, mais j’ai tendance à les trouver déprimantes.

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Chouette sujet @Alquen (comme d’habitude ^^)
La pression de l’horloge et la pression du public.

On veut tout le temps être au top, faire du mieux possible, prévoir plein de truc cool avoir un monde vivant qui réponde aux joueurs de manière crédible quand ces derniers interagissent avec lui.
Parfois c’est important d’aller chercher l’information qui manque dans nos précieuses note et parfois non ?

J’utilise une méthode qu’on pourrait nommer « préparer et oublier » (aucune idée si ça va t’être utile ^^)
tu va préparer ton scénario / monde / pnj / intrigue bref les éléments important avant la partie (un / deux jour avant) puis ne plus y toucher.
Tu te fais confiance et tu laisse remonter ce qui vient durant la partie et tu t’autorise à improviser le reste.
Quand j’ai essayé ça, ça m’a donné une grande liberté dans la gestion d’une partie et m’a imposé beaucoup moins de stress ou de temps de préparation.
Après mon style de jeu c’est souvent proche du « monde ouvert » / « bac à sable » donc cette méthode marche peut être mieux pour ce type de partie.

D’un scénario à l’autre tu laisse les idées venir en prenant des notes succintes quand tu tiens une bonne idée et tu ne planifie pas « au delà » de la prochaine séance.
Si jamais ce que tu as prévu pour la séance à été fait plus vite que prévu, tu le dis à tes joueurs simplement : « Bravo messieurs / dames vous êtes allé plus vite que ce que je pensais ce soir on va finir de bonne heure pour changer et je corserais la chose pour la prochaine :deer: »

J’ai été surpris par les retours positif de cet atitude, les joueurs « aiment » prendre en défaut le mj et savoir qu’ils ont été malin ça leur plait du coup tu leur dis et « au suivant » :slight_smile:

Sinon comme tips, même dans les OSR je fais appel à une technique du Grumph (tiré de dragon de poche) s’appuier sur les joueurs quand tu n’es pas inspiré.
Un joueur vient de tel région ou est raisonnable en moyen de savoir comment fonctionne ou a quoi ressemble tel organisation ? Demande lui de décrire le principal problème, ou la menace connu le cador du coin, passer du statut de joueur au statut d’MJ-assistant marche beaucoup mieux que ce qu’on pourrait penser, j’ai même souvent eu des joueurs décrire des problèmes bien plus complexe / difficile que ce que j’aurais mis en place.
ça donne de « l’air » te permet de réfléchir à la suite et surtout de mettre un petit twist à sa proposition ^^.

« Faire une pause » au milieu de la séance que tu pense en avoir besoin ou non prendre 10 minutes de pause, c’est incroyable l’effet bénéfique que ça donne.
Juste de pouvoir réfléchir au calme à la suite ou juste de « débrancher » pour être frais et dispo.

Enfin parler à ses joueurs, commencer la séance en leur disant « désolé les gars je suis un peu fatiguer ce soir on va peut être finir plus tôt que ce qui était prévu » t’enlève un poid des épaules et je n’ai jamais rencontrer de joueurs qui ont grogné suite à ce genre d’annonce.
En général ce genre d’annonce me permet de faire une meilleure partie que si je n’avais rien dit.

Bon tout cela me semble un peu bateau à la relecture mais ça marche pour moi ^^
J’espère que ça pourra servir ou inspirer quelqu’un d’autre.

PS : Je vois que certains d’entre vous utilise des cartes de tarot, j’avoue que je n’ai jamais essayer et que je suis curieux de voir comment la table réagit à ce genre d’outils :slight_smile:

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j’ai découvert Muse &Oracle un jeux de carte avec pleins d’inspi possible, et ça marche du tonnerre.

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C’est un jeu de société ou un truc de divinations ?

un jeu de société

Je dirais plutôt que c’est un tarot d’inspiration ^^ Chacune des cartes contient plein de mots, de symboles, et de résultats de dés pour inspirer les MJs dans les parties ou pour jouer Solo avec le petit système associé.
Site : http://www.onirarts.com/Muses&Oracles/
avec l’exemple des cartes : http://www.onirarts.com/Muses&Oracles/Muses&Oracles_extrait.pdf
Drivethru pour l’acheter : https://www.drivethrurpg.com/product/200575/Muses--Oracles

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