Molotov College - BoB - Teamspeak/Roll20/w2g - Mercredi soir

Molotov College

Je voudrais démarrer une table de ce chouette jeu qui parle de super-héroïnes, de fin du monde, mais aussi de vieilles rancunes et blessures relationnelles. On joue sur deux tableaux à la fois : le passé des personnages qui revient les hanter ou les percuter, et l’inéluctable fin du monde qui approche. Le jeu a une intention nettement queer : chaque personnage est défini selon son appartenance à une minorité (de genre, d’orientation sexuelle, de race, de handicap…) et l’enchevêtrement avec les pouvoirs permettant, en théorie, d’échapper aux déterminismes de domination, va amplifier les drama. Le jeu va probablement provoquer du bleed, on y fera attention.

Le cadre du jeu est un groupe de personnages manipulant des pouvoirs, qui ont été élevé ensemble sous l’égide d’une figure d’autorité parfaitement consciente de leurs pouvoirs (ce peut être un père biologique ou adoptif, un responsable d’établissement scolaire, un milliardaire idéaliste, etc). Cette enfance et adolescence ensemble a laissé des traces, et les personnages vont devoir affronter une menace de fin du monde (ou d’un monde, ce sera à déterminer) tout en naviguant dans ces anciennes engueulades, trahisons et relations. C’est un univers et un scénario émergent, tout sera inventé et décrit au fil de l’histoire (on peut tout à fait préparer des éléments, l’improvisation est une conséquence de l’émergence et pas une fin en soi). Le jeu est lourdement inspiré du comic/série télé The umbrella academy, même si on a tout loisir de faire un gigantesque pas de côté.

C’est un jeu de la gamme BoB, qui a trois principes notables :

  • c’est un jeu dans lequel chaque personne autour de la table incarne, en plus de son personnage, un aspect particulier du monde qu’il ou elle a la charge de faire vivre, en réaction où de sa propre initiative. Il y a sept aspects : apocalypse (la fin du monde et ses agents), drama within (les tensions internes au groupe, en particulier les vieilles blessures), headmaster (la figure paternelle, qui peut être vivante ou morte et hanter les personnages), phantom wind (les esprits des personnes décédées), power (les flics, l’état, les corporations), society (les personnes ordinaires, à qui les personnages peuvent tenir et réciproquement), city (le lieu de l’action). On en écartera deux ou trois, en fonction du nombre de personnes qui joueront.
  • c’est un jeu sans hasard et sans dés, les actions fortes sont permises par la dépense d’une ressource, gagnée via des actions qui mettent le personnage en difficulté ou qui appuient un aspect qui lui est propre (si le leader est obéi et écouté, sa joueuse gagne une ressource par exemple)
  • de ce fait, il n’y a pas besoin d’un rôle particulier pour tenir les règles et la narration, c’est donc un jeu sans mj

Je joue avec Teamspeak, qui a deux avantages sur discord : 1) il n’est jamais hors ligne/en carafe et 2) le filtrage des bruits parasites, essentiel pour ma concentration, est bien plus efficace. Roll20 servira pour garder des traces des lieux, personnages et événements, et le cas échéant gribouiller des trucs pour qu’une scène gagne en clarté. Watch2gether (w2g) est un onglet de navigateur à lancer et oublier, qui permet d’écouter de la musique de manière synchronisée. L’environnement sonore compte pas mal pour moi, c’est un aspect dont je me charge avec plaisir. Discord servira essentiellement pour jouer les prolongations entre deux séances, et prévenir d’une absence ou retard.

On jouera le mercredi soir, avec une heure de début et de fin qui conviendra à tout le monde. Pas plus de 3h de jeu avec une petite pause, et un débriefing (c’est important). La première séance sera surtout pour expliciter les aspects du contrat ludique, se mettre au point sur la logistique (horaires, interfaces des logiciels), créer les personnages et esquisser l’univers et les antagonistes. On parlera aussi de sécurité émotionnelle et de comment garantir que la séance soit agréable pour tout le monde. J’envisage de jouer jusqu’à la fin de l’été, et de faire un bilan à ce moment (est-ce qu’on attaque un second arc, est-ce qu’on conclut… ?). C’est un format qui, d’expérience, marche bien car il n’engage pas tout de suite sur des années. À cinq on jouera même avec deux absences, sauf si la personne absente est vraiment indispensable pour reprendre. Ce qui veut dire qu’on devrait jouer la plupart des mercredis.

Cette proposition est pour toi si :

  • tu es tenté par le rôle de mj mais ça t’impressionne encore un peu trop, ou tu apprécies ce rôle mais pas en ce moment, ou tu aimes être joueuse si on te laisse beaucoup d’agentivité
  • tu as compris qu’en jdr, « gagner » n’a aucun sens et tu aimes mettre ton personnage en difficulté pour le plaisir du drama
  • tu veux voir ce qui se passe en projetant des petits bouts de toi dans un personnage, à une table attentive et sécurisante
  • tu as un micro de bonne qualité, et tu joues dans un environnement calme (pas de télé, de colocataire ou conjoint.e qui te parle, de rue passante avec la fenêtre ouverte…)
  • tu sais jouer pour le plaisir du jeu collectif, avec des bases de dramaturgie (tendre ou saisir des perches, passer le projecteur, rebondir, improviser…)
  • tu lis l’anglais, ou tu sais te débrouiller avec un traducteur en ligne (il ne faut pas que ce soit un frein, les règles sont vraiment succintes)

Au contraire, ça me semble inutile de me contacter si tu connais un flic sympa, y’a trop d’étrangers, la transidentité est une mode dangereuse pour nos enfants, les riches méritent leur fortune, etc.

Je n’empêche pas un.e débutante de me contacter, en fonction des autres profils ça peut être jouable d’avoir une personne qui ne connait pas trop cette façon de jouer et qui a une grosse motivation à découvrir. Contacte-moi par mp ici, ou sur discord (id : laadna). Je ne fais pas de « premier arrivé premier servi », la table démarrera le 10 avril. Globalement je privilégie les profils queer et/ou neuroatypiques et les allié.e.s, et je ne demande pas un déballage d’étiquettes (et encore moins de justifier de ses identités).

Si tu as la flemme de m’expliquer pourquoi ma proposition t’intéresse, j’aurai la flemme de te le demander.