C'est quoi les jeux de rôles sans meneur?

Salut l’Auberge !

Je débute l’écriture d’un article qui répond à cette question, et à beaucoup d’autres questions liées au même sujet.

Du coup si vous vous posez vous même des questions sur ces jeux, ou si on vous a souvent posé certaines questions, cela m’intéresse énormément.

[ UPDATE février 2020 ] l’article est en ligne : https://www.cestpasdujdr.fr/qu-est-ce-que-le-jeu-de-role-sans-meneur/

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  • Est-ce qu’on peut avoir une expérience de narration solide, qui n’hésite ni ne trébuche, et remplace l’effort de concentration d’un joueur dont ce serait le rôle, dans un jeu de rôle sans meneur ?

  • Est-ce que ça dépend du jeu de rôle en question ? Certains ont des directives solides à suivre, pour permettre de jouer efficacement sans meneur : lesquels d’après vous ? Qu’est-ce qu’on peut y trouver de plus que dans une partie de jeu de rôle “ordinaire” ? Qu’est-ce qu’on risque de ne pas y trouver ?

Je ne suis pas un convaincu du jeu de rôle sans meneur. Sans aller jusqu’à penser que ça ne peut pas me convenir, je ne suis jamais tombé sur l’expérience qui fait la différence.
Si personne ne veut mener, je suis partant pour le faire. J’aime ça, et ça ne m’empêche aucunement de poser des questions orientées et de demander aux autres joueurs de nourrir la fiction, de brasser ensemble les idées.
Du coup, dans ces conditions : pourquoi jouer sans meneur ?

C’est le genre de questions que je me pose, avec mes maigres expérimentations sur le sujet !

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Roooooh merci ! :heart_eyes:
J’avoue que je suis ravi que tu me poses ces questions.

La question du Pourquoi jouer sans meneur?, je l’avais déjà bien noté.

Je note d’en discuter avec toi ( je manque de temps ce soir )

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Ben, moi, au contraire d’Alain, je suis de plus en plus convaincu par le jeu sans MJ. Je trouve le rôle de MJ fatigant, à tous les niveaux (temps de préparation, charge affective, gestion du planning, des humeurs des joueur.euse.s…). J’ai des questions, et peut-être des bouts de réponses.

  • Dans le jeu de rôle “traditionnel”, l’autorité narrative et l’autorité d’arbitrage du système sont dévolues au.à la Meneur.euse de Jeu. Sans MJ, comment fait-on pour régler les conflits entre les personnages, les conflits entre les joueur.euse.s ?

Bon, en vrai, j’ai déjà des éléments de réponse :

  • l’autorité est partagée (dream askew)
  • les règles sont pleinements intégrées par les joueur.euse.s (?) ou prises en charge par
  • on accepte pleinement le conflit comme moteur du jeu (Apocalypse World, Inflorenza…)
  • on dissoud le conflit dans les rêves cosmiques bienveillants (prosopopée) : accepter l’autre même dans son incohérence est un enjeu en soi.
  • un rôle de facilitateur est parfois nécessaire
  • le jeu sans MJ appelle le freeform ou les systèmes légers.
  • Quelles sont les différences et les ressemblances entre les jeux “sans MJ” et les jeux “tous MJ” ? Quid du jeu solitaire ?

*Pourquoi se débarasser du rôle de MJ ?

  • La pression sur le MJ dans le jeu de rôle traditionnel est importante. Le temps de préparation d’une séance de jeu peut être long et éreintant pour un résultat parfois mitigé. Les joueur.euse.s sont parfois trop passifs, consommateurs, exigeants, ou en opposition face à son autorité.
  • Le MJ cantonne la fiction dans un cadre - souvent non négocié - et dans un format subi par les joueur.euse.s (survie, combats, phase d’enquête…).
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Dans ce que vient de dire Nitz, s’il y a quelque chose que je trouve à récupérer dans les jeux sans meneur (sous-entendu : et à ne pas oublier d’intégrer dans vos parties avec meneur), c’est bel et bien l’attitude qui accompagne la pratique du jeu.

Il semblerait qu’il soit acquis, dans les jeux sans meneur, qu’on partage l’autorité, les responsabilités, (la charge affective, l’éventuelle préparation) et les efforts à faire pour produire une partie agréable.
C’est une attitude qu’une table avec meneur devrait naturellement adopter, et les gens sont tous d’accord avec ça, pour peu qu’on le leur dise avant de commencer la partie (et pour peu que le meneur soit prêt, lui-aussi, à descendre de sa tour d’ivoire).
Mais si rien n’est dit, on a (tous) tendance à oublier.

Être un bon meneur, ça demande des efforts. Oui.
Être un bon joueur, ça demande des efforts aussi.

Jouer sans meneur serait-il naturellement responsabilisant ?
Très probablement.

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Je suis content d’avoir lancé cette discussion , même si ce n’était pas directement mon objectif,

J’ai déjà réuni pas mal de questions. @Nitz si le sujet t’intéresse je pourrai te partager mon document de travail :yum:

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Je connais mal les jeux sans meneur, j’en ai fait quelques uns et parmi ceux cela, à part Fiasco, il n’ y avait pas de dés ou de mécanique faisant intervenir le hasard.

Ce que je trouve plus que dommageable. Pour moi un jeu sans MJ et sans hasard, c’est réinventer la roue. C’est compliquer pour rien le conte au coin du feu.

Donc je suis curieux de savoir parmi ces jeux lesquels donnent de la place à l’aléatoire par l’intermédiaire des dés, des cartes ou tout autre outils pour générer de la fiction par le hasard.

Je me permets juste une petite intervention coquinette…
Ne superposons pas jeu avec/sans MJ et jeu avec/sans préparation.

Il est bon nombre de parties que je mène où la préparation se résume à inviter des gens pour jouer avec moi. La partie en elle-même se construit en écoute avec les propositions des joueurs, les thèmes inhérents à leur personnage et des outils de création “d’intrigue” comme les cartes du destin de fameux @Acritarche, des tables aléatoires, des illustrations trouvées sur le vif et bien sûr vers où les dés (ou cartes, jetons, etc…) nous entraînent…

A contrario, il est des parties sans MJ où en tant que facilitateur, j’ai plus de pression pour “gérer” la table ou organiser la partie que quand je mène (notamment quand je joue avec des gens que je ne connaissais pas). Il en est d’autre où il y a besoin d’une certaine préparation avant de commencer à jouer (notamment worldbuilding… mais c’est déjà du jeu…).

Ensuite, il y a l’enjeu, l’adversité…
C’est une autre question…
J’y reviendrai peut-être plus tard :wink:

Juste pour dire que pour moi, la distinction entre avec ou sans MJ ne se fait ni dans l’idée de responsabilité de la partie (que porte aussi le facilitateur), ni dans la préparation (qui n’est pas réservée ni indispensable au jeu avec MJ).

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Ok @Mat ! Penses tu qu’on pourrait reformuler sous la forme d’une question ?

Genre : Comment font les jeux sans MJ pour se passer d’aléatoire et rester intéressant/surprenant/… ?

Ou aussi : Pourquoi se passer complètement d’aléatoire dans un jeu de rôle ?

Merci @guillaumejentey !
Très intéressant. Et original, mais bon venant de toi je ne m’attendais pas à moins :sunglasses:

Je pense que c’est la première fois que je lis cette différenciation et je la trouve salutaire pour la discussion.

Si tu as 5 minutes pour m’aider, on pourrait reformuler ça comment ?

Est ce que le rôle de facilitateur ce n’est pas de préparer la partie ? Est ce que c’est long ?

@guillaumejentey : pour adresser la question que tu soulèves du poids du facilitateur, j’y ai réfléchi dernièrement. Je pense que si cela devait m’arriver je choisirai alors de n’être que facilitateur et de ne pas jouer en même temps.

On le voit sur les manifestations avec des jeux de société. Le facilitateur est debout à côté de la table et fait découvrir le jeu.

Je pense que c’est un rôle et une position en retrait qui me plairait beaucoup.

Voilà : je vous partage en écriture la liste de questions que j’ai recensées depuis hier soir avec l’aide de beaucoup d’internautes qui se sont prêtés au jeu :slight_smile:

Vous pouvez écrire directement dans le doc si vous le souhaitez !

Peut-être que pour moi, le rôle du facilitateur (comme celui du MJ) est avant tout à veiller que tout le monde trouve sa place autour de la table.

Pour trouver sa place, il faut notamment :

  • que chacun est accès aux règles ou à ce qu’on attend de lui ludiquement
  • que chacun puisse exprimer son attente et entendre les attentes des autres (c’est sans doute sur ce point que je suis de plus en plus vigilent aussi bien en tant que MJ que facilitateur depuis que j’ai lu un fameux article sur le briefing en jdr :wink: )
  • veiller à la bonne circulation de la parole
  • gérer les conflits entre persos, voire entre joueurs et pouvoir trancher pour que ces conflits (souvent intéressant en jeu) ne deviennent pas un interminable concours de mauvaise foi
  • au final, veiller à ce que tout le monde passe une bonne soirée.

Bien sûr tous ces rôles là sont partageables entre tous les participants et paraissent évident mais en pratique on peut vite arriver à l’écueil suivant (en caricaturant) :

  • avec MJ -> le MJ ne partage pas du tout et la partie se transforme en tyranie
  • sans MJ -> le partage devient personne n’ose (proposer, trancher,…) et la partie se transforme en chaos où chacun joue pour soi
    Je répète, je caricature.
    Mais le juste milieu qui, pour moi, amène de bonnes parties (ou des parties que j’apprécie) est commun au deux modes de jeu.
    Ahah !
    Je fais pas avancer la discussion et je pose pas de question… je suis une truffe :wink:

Donc si je vais poser quelques questions (qui sont sans doute trivial) :
Quel est le rôle, les rôles du facilitateur ?
Le facilitateur est-il nécessairement celui qui propose la partie ?
Comment gérer les divergences quand l’autorité est partagée (voire absente :wink: ) ?

Tiens celle-là, je peux déjà répondre pour moi : non :slight_smile:
Forcément à force de parler de jeux bizarres, les internautes viennent me voir en me disant “dis Matthieu, tu nous ferais pas jouer à ça ?”. J’adore. J’en redemande !

@Matthieu_B certes. Ma question :
Pouvez vous me donner des noms de jeux sans mj avec de dés et /ou des mécaniques utilisant l’aléatoire ?

Allez, je te donne mes trois préférés :
Donjons et Bananes (si tu aimes l’adversité, je crois que j’ai jamais fait de partie “facile” !).


De mauvais rêves

Sandbucket

En fait, je ne suis pas sûr que l’appellation de JdR sans meneur est la bonne. Je définirais plutôt ces JdR comme étant hybride. Tout le monde est MJ et joueur à tour de rôle.
Si on veut imager, c’est un peu comme de jouer à chat. Quand on est touché, on devient le chat jusqu’à ce qu’on touche un autre joueur.

Le JdR hybride a un très bon exemple avec le jeu Explo[nar]rateurs. Il se lit très vite et est gratuit, si çà vous intéresse de le parcourir.

Ok merci @Mat !

ça nécessiterait un article à elle toute seule mais voici ma question
comment transformer un jeu avec meneur en jeu sans meneur ?^^

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Oui tout à fait @Ethelen, il y a une vraie question autour des termes “jeux sans meneur”, “jeux qu’avec des meneurs”.

C’est aussi le cas de toute manière pour l’ensemble du loisir jeux de rôle : il n’existe aucune grammaire commune et unifiée, et dès que l’on sort des termes définis par des règles de jeu depuis des années, c’est l’échec.

Autant dire qu’avant d’avoir un terme correcte et partagé pour parler d’une pratique aussi minoritaire, c’est pas gagné.

Merci pour la référence, je ne connais pas encore Explo[nar]rateurs ! :slight_smile:

Il existe aussi des jeux où personne n’est MJ : c’est alors la règle du jeu qui fixe le cadre de la narration. Exemple : Un appel en absence ( aussi dispo gratuitement ici )

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