Jouer avec un scénario ou pour découvrir ce qu'il va se passer ?

Euh, pas du tout, Boulash. Je fais jouer des systèmes à point depuis 35 ans et je fais ce que tu viens de décrire, sauf que je n’ai pas les contraintes d’un pbta parce justement je ne suis pas dans des systèmes à classe.

Comme tu l’a écrit : " on peut décrire la même action “de base” de mille facons.
Tu veux protéger un quidam d’une avalanche ? Tu peux être super fort et pousser un bus devant lui, ou être super courageux et malin et faire un truc McGyver genre siège ejectable improvisé, ou être invulnérable et faire un rempart de ton corps…" Tout ça me convient très bien. :slight_smile:

9 messages ont été scindés en un nouveautopic: De la traduction de “Ranger”

Machiniste, dans ce cas :wink:
(Moi Batman je le vois plus en Battlebabe: il instille la peur dans le coeur de ses ennemis et il est une ombre majestueuse qui fait des acrobaties et personne ne semble pouvoir le blesser. Mais on voit bien du coup la façon de décrypter un personnage pour l’intégrer dans un PbtA: ici, nous nous intéressons davantage à la façon dont nous voyons le personnage, qu’à une “classe”. Batman n’est pas un Guerrier ou un Guerrier/Roublard. On réfléchit à ses spécificités et on pioche un livret qui y correspond.)

Le truc de boucher les trous, c’est que vouloir l’inverse, qu’un jdr bouche tous les trous, prévoit TOUTES les possibilités, c’est un abyme sans fond. Un jdr est un jeu… vouloir simuler la réalité fidèlement dans toute sa complexité, c’est une quête sans fin qui va rendre de facto injouable le jeu. A un moment, il faut savoir admettre que c’est un jeu, pas la réalité, et qu’on joue juste des bonhommes en lançant des dés.
C’est une conception différente, en lien avec le lâcher prise et le fait de moins être en contrôle total de la partie, mentionnés plus haut. Beaucoup de MJ ont peur de cette conception, mais en réalité il faut bien voir que nous bouchons toujours plus ou moins les trous en partie. Mais on veut croire à ce mythe du MJ tout-puissant qui a tout prévu, et à cette illusion du jeu qui a prévu tous les cas de figure et dans lequel les joueurs n’ont pas à boucher les trous (au passage, OSR et PbtA ont donc une similitude, là aussi).
Quand on n’a pas l’habitude, on se gratte la tête en disant, “mais… mais ça n’est pas possible, comment faites-vous?” ou “non je suis sceptique que vous puissiez jouer comme ça, moi je ne joue pas comme ça, comment peut-on jouer différemment?” ou pour les plus rudes “non mais c’est pas du jdr, c’est encore un truc narrativo-vegan ça, je vous renie, démons!”.

Comme tu le disais plus haut, je ne suis pas certain que la lecture des PbtA t’apporte grand chose. D’expérience, les a priori ont beaucoup de mal à se défaire juste à la lecture. C’est en pratique que tu pourras te faire une vraie idée. Par contre, je peux me tromper – et je ne veux pas porter le moindre jugement de valeur sur toi hein – mais pour avoir été personnellement dans le même cas et avoir été confronté à des joueurs ayant les mêmes préjugés, disons que je dirais qu’il te faudra bien plusieurs parties pour commencer à voir un peu en quoi les PbtA ne sont pas si différents et/ou en quoi ils peuvent (ou pas) correspondre à ta pratique (ou plus exactement, s’il y a des aspects que tu veux récupérer dans ta propre pratique).
Je sais qu’on plaisante en parlant de Saint Baker mais la grande révélation, la “lumière” des PbtA, ne te tombera pas dessus à la première partie :smiley:

C’est bon Khelren, je suis passé à autre chose. :slight_smile:

Je ne vais pas lire du PBTA parce que c’est du PBTA, je vais le faire parce que ce sont des jeux qui m’intéressent. C’est pour ça que je me référais à Berlin XVIII (PBTA) ou à Masks. C’est tranquille. :slight_smile:

Je me souviens des premières parties ici il y a quelques années. Nous ne comprenions pas exactement ce qu’il fallait des règles. Nous sentions que c’était innovant et nous y jouons maladroitement. Puis y a eu une sorte de déclic générale, nous avions compris et zou.
Au début que je maîtrisais du PbtA, je cherchais même à toujours avoir un vétéran comme joueur pour aider les autres à comprendre par mimétisme.

Oh, je ne crois pas au mythe du MJ qui a tout prévu, je fais toujours jouer avec une idée de 2 lignes et 100% d’impro alors le mythe en question… :grin:

Personnellement (ça c’est moi MJ), si un joueur me trouve un moyen fun de résoudre une situation, je trouverais sur sa feuille la mécanique de règle pour voir si ça marche. Pire des cas, il reste du pur aléatoire plus ou moins modifié, ou… je trancherais. Donc ça roule pour moi. :slight_smile:

Oui, mais là intervient le “syndrome du bon MJ”, ou quand une interprétation personnelle l’emporte sur les règles. De fait, ta pratique n’est pas une pratique standard.
Les PbtA tentent d’uniformiser ça, du coup il devient superflu de bidouiller les règles ou de chercher entre les lignes :wink:

Est ce qu’on en perd pas un peu “sa patte” par exemple laisser passer certaines actions normalement pas faisable pour satisfaire le “rule-of-fun” est un truc que je fais souvent.
Ignorer et adapter des règles me semble quelque chose de normal dans tout jdr.

Tout l’intérêt des jeux PbtA c’est d’avoir confiance dans les règles et de les respecter. Elles sont là pour t’aider à générer de l’histoire et relancer la fiction.

Vu que ces règles n’ont absolument pas pour objectif de “simuler” la réalité, on ne les utilise pas par défaut lorsqu’on se pose la question “va t’il pouvoir ouvrir cette porte ou non ?”. Mais bien parce qu’elles te permettent de vivre une meilleurs histoire. Elles sont le “second” MJ de la partie. On lance les dés à Apocalypse World pas pour savoir si la porte s’ouvre, mais pour savoir se qu’il y a derrière la porte…

On choisi de jouer à un jeu PbtA parce que les règles nous inspirent et que l’on a envie de jouer dans la fiction qu’elles nous proposent de créer.

Dans un JDR plus classique l’univers arrive d’abord et l’on essai tant bien que mal de coller des règles qui vont avec ou qui à minima permettront de répondre oui ou non à une question dans la fiction et de gérer un minimum le combat. Dans un PbtA on créer des règles sur mesure pour un type de fiction.

Cela n’a pas de sens d’ignorer les règles, dans ce cas autant jouer à autre chose.

J’ai noté : Jouer avec un scénario ou pour découvrir ce qu'il va se passer ?

Je sais rarement ce qu’il y a derrière une porte…

Et ça tombe bien, parce que je n’ai pas besoin de le savoir tant que personne n’interagit avec. :slight_smile:

Utiliser, ou pas, l’inspiration proposée par un jeu pbta dans ce contexte, ça peut toujours être fun et après tout, c’est l’objectif de tout jeu. C’est ce que je dis depuis le départ : Je verrais en pratique :slight_smile:

Je répondai à @Pierreuh en fait…

OK. Disons que je reprends absolument sa réponse à mon compte donc. :wink:

Dans n’importe quel jeu, les règles sont optionnelles, c’est d’ailleurs inscrit dans tous les manuels de JdR auxquels je peux penser: “si quelque chose ne vous plaît pas, ignorez-le ou changez-le”. On ne peut pas être plus clair. :slight_smile:

Ce n’est absolument pas le cas des jeux inspirés par Apocalypse-World. Les règles ne sont absolument pas optionnelles et on ne peut pas / doit pas les changer comme ça. Autant jouer à autre chose. C’est pour cela que les mj qui aiment la masterisation “au doigt mouillé” ne sont pas toujours très client des jeux PbtA (perte de contrôle, se soumettre à une autre autorité que celle du mj).

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D’un autre côté, pour les MJ débutants, en particulier, c’est très rassurant de pouvoir se reposer sur des règles. De fait, les PbtA offrent une certaine sécurité. Pour lui, mais aussi pour les joueurs : le MC ne doit pas faire n’importe quoi, il est lui aussi soumis à des règles écrites et expliquées.

En théorie, c’est toujours le cas, mais en pratique, certains MJ peuvent se sentir tout puissant et aller trop loin en matière d’autorité. C’est moins facile sur un PbtA, ou, du moins, ça se voit beaucoup plus vite :smiley:

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Vu qu’un certain nombre de jeu pbta sont sous licence creative commons (différentes versions), si si, les règles sont optionnelles. Je pourrais même sortir ma propre version ou je mettrais cette phrase là en introduction…

Je veux bien te croire, Aesteriel. Plus de soutien c’est aussi plus de restrictions donc effectivement c’est à double tranchant mais c’est un argument tout à fait recevable. :slight_smile:

Un PbtA a deux types de règle :

  1. celle qui explicite le contrat social et indique comment exploiter un PbtA. “Soyez fan de vos personnages”, “Inviter les joueurs à façonner la réalité”, “Nommez chaque figurant”, “Travaillez avec la narration”, “Dîtes la vérité”…
  2. les playbooks et les mouvements de base

Passé ce cap, il n’y a plus de règle. Au point que par exemple, en deux ans de maîtrise de Dungeon World, je n’ai jamais lu le manuel. C’est vraiment différent des JDRs des années 90 ou 2000 qui t’assomment de règles en tout genre. Donc, y a rien à “ignorer” ou “faire au doigt mouillé”. Soit tu ne respectes pas les règles du type 1 qui favorisent une partie intéressante, ce qui multiplie les chances qu’effectivement, elle ne le soit pas. Soit tu ne joues pas les mouvements de bases ou les playbooks et dans ce cas, ce n’est pas un PbtA. Après, tu peux utiliser d’autres playbooks et d’autres mouvements de base mais tu es obligé d’en avoir.
Après, comme nous l’avons déjà dit, même en lisant un manuel PbtA, il est difficile de comprendre la logique du jeu après plusieurs années de jeu de rôle à test de compétence car c’est comme comparer un cheval et une voiture. Dans les deux cas, ça permet de franchir des distances mais les analogies vont vite être inopérantes.

D’ici mi mars, je ferai une initiation. Ca sera plus clair.

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Comme je dis depuis le départ ; je verrais sur pièces. :wink:

J’ai surtout des années de jeu de rôle à narration partagée, je n’ai pas laissé un test de compétence décider d’une histoire depuis quelques décennies. :slight_smile: